Passion

Avoir une motivation dans la vie

La passion est une très forte émotion tournée vers une personne, un concept, ou un objet produisant un déséquilibre psychologique (l’objet de la passion occupe excessivement l’esprit).

Au sens moderne, la passion est une inclination exclusive vers un objet, un état affectif durable et violent dans lequel se produit un déséquilibre psychologique (l’objet de la passion occupe excessivement l’esprit).

Dans son sens philosophique, plus large que le sens courant, la passion, du latin patior, pati, homonyme grec πάθος (pathos) , signifiant la « souffrance », le « supplice », l’« état de celui qui subit », désigne l’ensemble des pulsions instinctives, émotionnelles et primitives de l’être humain qui, lorsqu’elles sont suffisamment violentes, entravent sa capacité à réfléchir et à agir de manière raisonnée. Elle est différente des connotations actuelles populaires de la passion qui tendent à la restreindre à un sentiment d’attirance irraisonné voire obsessionnel envers une personne (passion amoureuse), un objet, un loisir ou un concept. Les concepts des passions et de l’impact des effets sur le corps sont très anciens, déjà étudiés dans l’Antiquité grecque et réactualisés par Descartes.

Bon, je n’ai fait que vous transposer les différentes définitions de ce qu’était la passion. Et nous pouvons l’observer, dans la passion, il y a de la souffrance et il y a du sacrifice de soi. Pourtant, nous pouvons y déceler également un désir. Et ce désir, c’est le désir de l’accomplissement, c’est le désir de s’immerger totalement, c’est le désir de se connaître, c’est le désir de se trouver.

J’ai pris le parti de recentrer un peu le sujet. Je ne vais pas écrire sur la passion en elle-même, qui est un sujet extrêmement vaste mais plutôt défini comme un sentiment. J’ai décidé d’écrire plutôt sur la passion en tant qu’activité. Cela correspond aux définitions que nous avons mis plus haut toutefois la nuance permettra de mieux comprendre ce qui va suivre.

La vie sans passion ?

Premièrement, est-il possible de vivre sans avoir une passion ? La réponse est oui. Bien des personnes parviennent à vivre sans avoir la moindre passion. Par contre, est-ce un mode de vie que nous devrions accepter ? De mon point de vue, la réponse est forcément non.

Pourquoi sommes-nous ici ? Qu’est-ce qui va nous donner cette volonté de vivre nos lendemains ? Dans ce contexte, la passion est clairement le moteur pour trouver une réponse à ces questions. Évidemment, nous pouvons nous donner des objectifs, par exemple, gagner de l’argent ou réaliser cent pompes par jour. Toutefois, ces objectifs que nous nous donnons ne correspondent qu’à une vision à court terme et ce ne sont pas des objectifs qui vont définir réellement notre identité. Ils peuvent traduire une partie de nous, bien sûr, mais ils ne font qu’effleurer notre véritable personnalité. Par conséquent, le véritable problème est que ces objectifs impersonnels que nous pouvons nous donner sans cesse vont nous faire oublier l’essentiel, c’est à dire rechercher ce pour quoi nous sommes faits et par extension finalement rechercher qui nous sommes.

Et je ne dis pas que gagner de l’argent est une mauvaise chose. Mais encore une fois, est-ce cet élément qui nous définit entièrement ? Il faut aller plus loin, se poser la question. L’argent nous donne la liberté, mais en quoi cette liberté nous est réellement utile ? Est-ce uniquement pour en profiter et se divertir ?

Trouver sa passion

Vous l’avez compris, mais ne pas avoir de passion, c’est omettre une partie de son identité. C’est risquer une dissonance en nous lorsque nous agissons et risquer de nous essouffler au fur et à mesure du temps sans réelle issue à un vide de plus en plus béant. Parce qu’il faut le comprendre mais trouver sa passion, c’est une véritable introspection en notre for intérieur. Trouver notre passion, c’est trouver cette voie nous donnant cette volonté de nous surpasser, dans ce que nous pourrons appeler la « bonne souffrance ».

Néanmoins, même si nous comprenons cela, le chemin reste encore long. En effet, il faut être capable de trouver ce qui est à la fois notre domaine d’excellence et notre port de plaisance. Et c’est d’autant plus difficile que pour entrevoir dans cet enchevêtrement de possibilités, il faudra parfois s’acquitter d’un long et fastidieux apprentissage afin de trouver une certaine aisance qui nous permettra de nous exprimer pleinement, seulement une fois acquis. Cela est par conséquent très compliqué, d’autant plus qu’il est très aisé d’abandonner ou de se décourager avant d’avoir pu trouver la clé déverrouillant notre potentiel. Parce que nous sommes dans une impasse techniquement, parce que nous pensons ne pas être sur la bonne voie, parce que nous doutons de nous-mêmes ou parce que nous sommes malencontreusement engloutis par nos vies, nous finissons par ne pas aller au bout. Et c’est d’autant plus regrettable que parfois, ce n’est pas totalement notre faute. Les pressions extérieures et la société telle qu’elle est construite actuellement ne sont pas faites dans le but de trouver du sens à nos vies. Au contraire, tout est construit pour que nous n’ayons pas à penser à notre existence et que nous nous oubliions et cela est tellement insidieusement ancré que certains d’entre nous parviennent à s’oublier jusqu’à leur crépuscule et n’arrivent conséquemment jamais à cette recherche de leur soi.

Mais malgré cette vision pessimiste, parvenir à notre but n’est pas chose impossible. Bien sûr, il y aura des obstacles, bien sûr il y aura des épreuves. Néanmoins, avancer sur cette voie est un chemin qui en vaut la peine car ce n’est pas seulement un chemin qui débouche sur une activité qui nous plairait, non, c’est un chemin qui débouche sur nous-même et sur notre identité.

Loisir <différent de> Passion

Le loisir est une activité que nous effectuons durant le temps libre dont nous disposons.

La passion rejoint d’une certaine manière cette définition. Et pourtant, l’approche est totalement différente.
Un loisir est une activité qu’à priori, nous apprécions, toutefois, celle-ci sera plus dans une optique de calme et de repos et non pas obligatoirement un dépassement de soi là où la passion va demander cet effort supplémentaire de par notre envie même de nous surpasser et de l’exprimer par notre excellence dans celle-ci. La différence est par conséquent principalement dans l’intensité et l’engagement.

La passion insuffle une volonté de sacrifice, d’évolution et de remise en question pendant que le loisir a plus une valeur de plaisir ponctuel, de divertissement et d’amusement.
Évidemment que nous avons le droit d’avoir des loisirs. Évidemment que nous avons le droit de respirer et d’avoir ces moments de liberté. Malgré tout, le but recherché n’est pas le même et la passion doit nous emmener plus loin. Au-delà de ce qu’elle est, c’est aussi un cheminement et une progression, pas uniquement dans la pratique, mais également dans la recherche de nous-même, et cela fait toute la différence.

Passion <différent de> Obsession

Quoique nous puissions en dire, la passion est un formidable moteur dans nos vies car elle nous enflamme et nous anime et cela se répercute sur tous les autres pans de notre vie. Néanmoins, l’équilibre est souvent fragile et il peut arriver que la passion nous consume entièrement.

La vie quotidienne est au moins aussi importante que notre passion si ce n’est plus à certains moments où il est juste impossible de faire autrement. Il faut par conséquent être capable de faire la part des choses, relativiser et prendre du recul. Car aussi importante qu’elle puisse être pour nous, la vie et ses aléas font que nous devons nécessairement la prendre en compte. Certains éléments passent au dessus de nos passions. La famille, les amis ou les activités comme le travail, les études ou toute autre nécessité, toutes ces choses peuvent devenir prioritaires à tout moment. L’équilibre est ainsi très important car omettre notre vie pour notre passion, c’est devenir esclave, de cette passion dévorante que nous aurions alors transformé en Dieu. Et les conséquences de cette décision peuvent être désastreuses. Nous nous entraînons ainsi dans une vision unilatérale et obsessive nous menant à tout sacrifier pour atteindre notre but au détriment même de notre personne physique. Santé, relations, finances sont reléguées au second plan et nous font irrémédiablement plonger dans une voie ou seule notre passion peut devenir notre salvation, ou le vecteur de notre destruction.

Le monde ne nous aide pas

Nous le savons, l’échec dans la vie n’est pas en soi un synonyme de fin. Toutefois, lorsque nous nous mettons à tout sacrifier dans le but de satisfaire à tout prix notre passion, l’échec qui pourra en ressortir, s’il se produit, pourra nous mener à un état assez vide de sens, humainement en tout cas. Car ici, nous parlons bien d’un échec selon les critères humains de la société. Et ces critères peuvent être tellement ancrés en nous que nous pouvons les confondre avec nos propres critères. Ne pas avoir d’argent pour vivre, être moins bon que les autres, avoir échoué à un examen, etc. Tous peuvent être considérés comme des critères d’échec. Néanmoins, comme dit plus haut, l’échec, ce n’est pas la fin. Ce n’est peut-être juste pas le chemin que nous devrions prendre ou peut-être faut-il réessayer en étant mieux préparé et chercher ce qui nous manque donc. Il est nécessaire de s’en rendre compte mais ce qu’il nous manque souvent pour prendre cette décision et qui est sous-estimé, c’est la variable temps dont nous disposons.

En effet, nous n’avons pas nécessairement beaucoup de temps pour prendre souvent des décisions importantes pour notre vie. Et c’est d’autant plus préjudiciable que cela nous oblige parfois à faire des choix qui sont à l’opposé de ce qui nous correspondrait le mieux. Quand nous n’avons plus d’argent, il faut absolument trouver un travail, quand nous ratons un examen, il faut tout de suite réfléchir à la suite et répondre rapidement, etc. En bref, le monde n’est pas construit pour que chacun ait réellement cette opportunité de cette quête de sens. La conséquence de cela, c’est que certains veulent s’affranchir de cette réalité décisionnelle et prennent les devants pour parvenir à finalement, vivre de leur passion. Déjà pour avoir plus de temps pour elle, mais surtout pour réaliser cette quête de sens dont je parle plus haut. S’accorder totalement avec soi-même et échapper aux dissonances d’un travail ou d’études qui seraient à l’encontre de notre véritable volonté.

Évidemment, pour la globalité d’entre nous, vivre de sa passion ressemble à une douce utopie. Et de mon point de vue, ce n’est ni un mal ni un bien. C’est un fait. Nous pouvons avoir une passion mais celle-ci de par notre vie, ne prend pas tout notre temps. Et ce n’est ni mauvais ni bon, c’est juste un mode de vie que nous aurions adopté et qui nous permet tout de même de nous épanouir.

Néanmoins, il est nécessaire d’exposer un paradigme dans la société actuelle, dans lequel nous vivons tous pour la plupart, qui possède une énorme influence sur nous, mais dont nous n’avons pas conscience tellement celui-ci est intégré dans nos vies quotidiennes. Ce paradigme, c’est celui du capitalisme. Le capitalisme, c’est un régime économique et social dans lequel tout est régi par la logique de l’argent. Par conséquent, tout y est régulé par l’argent et nos vies en dépendent également. Cela signifie que nos activités tendent à être attirés par cette logique financière.
Si nous en revenons donc à notre passion, nous voyons bien qu’il y a un problème dés lors que nous voudrions vivre de celle-ci. En effet, la passion pour être pleinement vécue doit en conséquence rentrer dans ce carcan capitaliste. C’est un véritable paradoxe car cela nous force donc à suivre les critères qui nous permettraient de répondre à ce besoin. Or, la passion n’est nullement forcée mais uniquement poussée par notre volonté propre. Cela nous oblige ainsi à entrer dans le compromis, ce qui est totalement contradictoire avec notre recherche d’identité. Nous n’allons pas enfermer une partie de nous sous prétexte que cela nous rapporte plus d’argent. En tout cas, nous ne devrions pas le faire. Mais le monde est ainsi fait que chacune de nos actions a peu à peu été régie par notre logique financière.

Néanmoins, il est possible de se battre. Pour cela, il faut omettre justement ces bruits parasites. Il faut parvenir à plonger au plus profond de soi-même et découvrir ce qui nous définit réellement sans penser à nos besoins extérieurs et physiques. Notre passion n’est pas dictée par des éléments externes. Notre passion, c’est nous.

Ayez la passion

La vie est courte. La vie est si courte qu’il est possible d’exister sans but et de ne pas le voir jusqu’au crépuscule de notre dernier jour. Si reconnaître l’existence de ce manque en nous est une première étape, le chemin qui s’en suit sera loin d’être facile. Il y aura des obstacles et de nombreuses épreuves. Parfois même, nous pourrons douter, parfois même, nous pourrons nous tromper et parfois même, nous pourrons nous perdre. Toutefois, cela en vaut la peine. Parce qu’une fois que nous voyons ce pour quoi nous sommes faits, tout devient limpide et le chemin devient beaucoup plus clair. Ce chemin, c’est le chemin vers nous-même. La passion, elle, nous anime et nous donne la force d’avancer au-delà de tout ce qui nous limite. Nous pouvons ainsi nous surpasser et aller au-delà de la cime qui nous aveuglait jusqu’alors, afin de trouver ce qui nous manquait mais dont nous n’avions pas connaissance.

La passion c’est tout cela. Une flamme qui brûle en nous. Une volonté incandescente. Une motivation démesurée. Avoir une passion, c’est retrouver qui nous sommes, c’est découvrir qui nous voulons être, c’est devenir nous-même. Ayez la passion.